Le commun comme projet
Parmi les causes premières du déséquilibre entre les impacts générés par les espaces urbains sur leur environnement et les capacités de résilience de cet environnement, l'agence avance l’hypothèse d’une trop grande distance prise par la démarche conceptuelle avec la notion de « commun ». Dans toutes ses déclinaisons : ressources communes, espaces communs, conception partagée, intérêt général.
Une première traduction de cette notion de commun, négligée, peut être incarnée par les « biens communs » que sont les ressources et les écosystèmes naturels dont nous dépendons tous. Dans le prolongement des biens communs, les « intérêts / objectifs communs » constituent une deuxième facette de cette notion qui peut être intégrée à la démarche conceptuelle pour accroître la soutenabilité d’un projet. La troisième facette du « commun » pourrait être appréhendée comme « la conception commune » ; elle apparaît comme un dispositif pertinent pour impliquer, sensibiliser et fédérer les différents acteurs, cumuler les imaginaires et mobiliser les expertises d’usages locaux, afin de définir un projet souhaité et soutenu, qui valorise les opportunités et ménage les sensibilités légitimes d’un contexte opérationnel. Enfin, cette notion de « commun » peut se décliner sous la forme de « l’action commune » pour opérer la transformation urbaine en additionnant les capacités d’action, rassembler les parties publiques et privées, et impliquer les citoyens dans la fabrique de la ville et l’évolution des pratiques urbaines.