Le Parvis de Notre-Dame

Aujourd’hui, sur 16 % du temps d’ouverture de la cathédrale, les températures extérieures sont supérieures à 26 °C, conduisant les visiteurs à s’aligner sur le parvis en suivant le fil de l’ombre. Une figure s’impose, celle du climat, en se projetant à l’horizon 2050-2100 ! Demain, le climat de Paris sera celui de Séville, après-demain celui du Maroc, avec des températures supérieures à 26 °C jusqu’à 36 % du temps. Les épisodes caniculaires se feront plus nombreux, avec des températures plus élevées. Ainsi, les figures urbaines et paysagères sont aussi des figures de fraîcheur. Afin de préserver les conditions d’accueil et d’attractivité du lieu, nous concevons donc, en collaboration avec l’équipe constituée autour du paysagiste Bas Smets, avec le climat de demain.

L’ombre, l’eau, le vent, la couleur des matériaux constituent le vocabulaire du climat futur de Notre-Dame, les hypothèses étant confortées en s’appuyant sur une modélisation mathématique précise, pour proposer les meilleures solutions. Au-delà de la cathédrale, espace de fraîcheur majeur, les interventions créent, à partir des ressources naturelles en présence (la Seine, le vent, les arbres), des conditions de microclimat frais : ombre, brise, évaporation. Chaque lieu est traité de façon spécifique pour offrir une amélioration significative du confort par rapport à la situation existante, avec un archipel de lieux de refuge climatique et une réduction de 10°C de la température de surface du parvis. En périphérie, où les plantations sont possibles, les masses végétales sont considérablement renforcées. Sur le parvis, devant rester libre de tout obstacle, le confort est apporté par l’évaporation d’eau, proposition à la fois ancestrale et innovante avec un gain significatif sur la température ressentie.