Continuités, discontinuités, non-discontinuités

Récit

231201 Continuité discontinuité etc Page 2

Identifier les ruptures pour mieux réparer


Les phénomènes naturels des cycles écologiques se jouent originellement dans la continuité.

L'eau, la météorologie, la climatologie, la micro-climatologie se jouent dans la continuité, la continuité des masses d'air, la continuité lumineuse, la continuité du déplacement, la migration des espèces…

La brise est un phénomène continu. Le cycle de l'eau également.

A l’inverse, les interventions humaines fabriquent de la discontinuité. On sépare, on définit des frontières, des limites de villes, des cadastres, des parcelles, on construit des murs. Nous inventons ensuite des contrats de la discontinuité, de la séparation : les contrats de propriété.

Ces séparations physiques créent une discontinuité entre un milieu A et un milieu B, auparavant isotropes. Cette forme d’hétérotropie fabriquée finie par abîmer les faits écologiques et les phénomènes naturels. Le cycle de l'eau, la migration des espèces, le climat ne peuvent se jouer entre des frontières.

Quand on arrive sur un territoire déjà urbanisé, il faut se demander où se trouvent ces discontinuités, en établir la cartographie, faire le repérage de ces hétérotropies, pour ensuite identifier les altérations du milieu qu’elles ont engendrées. Certaines discontinuités majeures, ou l’accumulation de discontinuités, peuvent créer des disfonctionnements à l’origine de risques importants pour les territoires – sécheresse, inondations, feux, etc. On peut alors identifier les réparations nécessaires pour créer de la « non-discontinuité » - dans la mesure ou la continuité ne peut-être qu’originelle, c’est-à-dire naturelle.

Dans le cadre de la révision du SCOT de Montpellier, schéma de cohérence territoriale, une étude a été menée pour identifier les cycles écologiques qui se jouaient originellement sur le territoire, comprendre les altérations engendrées par l’urbanisation, et dresser le constat des risques menaçant la métropole. Cette étude a souligné les interventions nécessaires pour remettre en connexion et en relation les milieux et cycles naturels rompus ; certaines discontinuités n’ont pas de conséquences sérieuses, d’autres sont en revanche très problématiques. Dessiner la cartographie des discontinuités nous a permis de fabriquer le juste projet d'adaptation, de restauration et de réparation de ce territoire, et de mettre en partage une feuille de route qui donnait à chaque échelon de la métropole – ville-centre, communes périphériques, villages – un rôle à jouer pour une résilience commune.