Casablanca Anfa

Travailler "dans le Sud", avec la chaleur, le vent, et redécouvrir le bioclimatisme méditerranéen a fondé le travail de l'Atelier mené au Maroc avec Bernard Reichen, sur Casa Anfa (2009) puis la ville nouvelle de Zenata, à Casablanca, en 2012. Ces expériences ouvrent sur une « théorisation », une approche du bioclimatisme du Sud associant figures conceptuelles (le fil de l’ombre, l’arborescence aéraulique, la diffraction lumineuse, l’évaporation) et dispositifs formels enseignant l’importance des creux, patios et porosités, des débords, de la canopée, des protections, de la végétalisation et de la matérialité. En revisitant les dispositifs vernaculaires de ces territoires témoins d’une « proto-écologie » et représentatifs d'une intelligence innée d’adaptation au milieu, l'Atelier travaille avec les bases d’une « écologie du Sud », fondée sur la trilogie climat-histoire-culture. Ces expériences introduisent et ancrent une très forte sensibilité de l’équipe à la notion de milieu, qu’il soit physique ou humain, et nourrissent ses propositions à toutes les échelles, du matériau au territoire.

Dans le secteur Anfa à Casablanca, l’équipe pense un plan directeur pour la transformation de l'ancien aéroport historique en une ville de 100 000 habitants. Pour l’Atelier, « il faut s’intéresser aux trames d’écoulement de l’air. Ce que l’on appelle les trames aérauliques, qui impactent nécessairement la conception de la forme urbaine et des formes architecturales, puisqu’il faut jouer depuis la géographie jusqu’à la grille de ventilation ». 

Convaincu par l'inadéquation des certifications environnementales européennes aux climats et savoir faire locaux, l'atelier a proposé le développement d'un référentiel local de conception environnementale.