55 000 ha pour la Nature

Comment accueillir le quart de million d’habitants prévu par les démographes tout en préservant les espaces naturels qui font l’identité de la métropole bordelaise ?

Pour répondre à cette question, la Communauté urbaine de Bordeaux lance une consultation internationale. L’atelier a répondu au sein du groupement mené par l’agence TER, proposant de renverser le problème et de placer la nature au centre. Comment, alors, faire plus de nature avec plus d’habitants ? La croissance urbaine, auparavant vue comme une contrainte devient opportunité : chaque projet, mais aussi chaque acteur et habitant sont des forces pour maintenir, développer et renforcer la présence de la nature sur le territoire. Cette reformulation, partagée par l’équipe puis les élus, génère une démarche de préservation active des espaces naturels. En affirmant que la ville ne peut plus se faire sans la nature, le slogan adopté, « faire plus de nature avec plus d’habitants », énonce un véritable changement de paradigme dans la façon de penser le développement métropolitain. Il oblige, pour devenir métropole millionnaire, à faire cohabiter la ville et la nature dans chacun des projets de transformation de l’agglomération bordelaise. Le concept 1 = 1 + 1 est né. Ainsi, pas de projet de bâtiment, pas de projet d’îlot, pas de projet d’aménagement urbain ou d’espace public, pas de projet de territoire sans se poser la question du développement de la nature. Sans être limité par des périmètres opérationnels d’aménagement, les acteurs peuvent alors proposer la création ou le renforcement d’espaces de nature à proximité des projets ou, par effet de solidarité, dans des territoires en difficulté.

La nature bordelaise devient alors écologique, et constitue le support d’une ville résiliente face au changement climatique. Elle est aussi sociale car source d’aménités et de liens sociaux. Enfin, la nature est économique et créatrice de ressources pour la métropole.

L’Atelier propose, dans ce sens, trois outils complémentaires pour définir, encadrer, suivre et faciliter les projets verts à l’échelle de la métropole :

• La Charte de la nature métropolitaine, porteuse d’une vision renouvelée, assure une reconnaissance partagée par tous les acteurs des enjeux que représente la nature pour le destin de la métropole à différentes échelles ;

• Le label Nature métropolitaine encourage et accompagne les porteurs de projets dans une logique de collaboration et de négociation, facilitant la mise en œuvre des projets associant la ville et la nature ;

• De nouvelles sources de financement, nécessaires pour permettre la réalisation des ambitions d’une nature métropolitaine. Déclenchés dans le cadre de la démarche de labellisation, ces fonds, complémentaires à ceux de la métropole, sont issus du mécénat, du crowdfunding ou encore de la participation solidaire des opérateurs urbains de la métropole et alimentent une « Bourse de la nature bordelaise ».

Pour instituer et suivre ces outils, une Agence de développement de la nature (ADN) associée à une gouvernance nature renforcée est proposée. Elle permet de mobiliser l’ensemble des acteurs du territoire autour d’une nouvelle façon de penser et d’agir pour le développement de la métropole.