L'Île de Nantes

Sur l’Île de Nantes, d’abord dans le cadre d’une mission d’assistance à maîtrise d’ouvrage (AMO) auprès de la Samoa, puis intégrée dans l’équipe de maîtrise d’œuvre urbaine autour de uapS, l’Atelier approfondira deux sujets multi-échelles, à travers le plan de transformation (forme urbaine et espace public), et les prescriptions pour chacun des lots.

Le premier, celui de la cohérence totale entre la feuille de route de soutenabilité définie à l’échelle de l’Ile est, d’une part l’ensemble des « directives héritées » - tout ce qui se positionne en amont de l’action de l’aménageur, des engagements internationaux aux politiques locales et documents de planification -, d’autre part l’ensemble des actions engagées sur le territoire. Le travail de recollement est titanesque. Selon les acteurs du territoire, cette cartographie est inédite mais l’exercice permet de dégager des complémentarités d’action et des synergies tout en levant des contradictions.

Le second est l’outil de péréquation. Le territoire de l’Ile est découpé en trois parties très distinctes : les quartiers politique de la ville au nord-est bénéficient des actions de l’Anru, le secteur d’aménagement nouveau objet de toutes les attentions qui bénéficie de l’expertise de la Samoa au sud-ouest, le faubourg au centre qui ne bénéficie de rien. Et, c’est par là que l’on arrive et découvre en premier lieu l’Ile. Sur la base de ce constat, nous proposons à la Samoa de mettre au point une « Bourse de durabilité » permettant de dégager des moyens d’intervention sur le tissu faubourien, par le biais d’une contribution financière sur l’effort évité, en donnant un peu de souplesse aux opérateurs sur le secteur de la Samoa. Cela revient à considérer la rénovation énergétique comme externalités positives des opérations neuves.

L’approche calculatoire menée sur l’Ile de Nantes montre que le gain énergétique et carbone est cinq fois plus élevé sur les bâtiments existants que sur les bâtiments neufs, c’est-à-dire qu’un euro transféré du neuf à l’existant fait gagner cinq fois plus d’énergie ou de carbone.

Cette découverte fait l’effet d’une déflagration. Nous n’aurons de cesse par la suite de penser et d’intégrer dans nos projets ces principes de synergies, d’effets de levier, d’externalités positives. Une façon encore de sortir du cadre et de penser hors périmètre.